Dans ce Webinar, nous aborderons les moyens d’assurer un accès universel, immédiat et effectif aux vaccins contre le COVID. Une épidémie virale a gagné notre planète. Plus que jamais, la vie de tous les peuples est réunie en une seule humanité. Les vaccins sont là, nous savons les produire, mais ils ne sont toujours pas accessibles au plus grand nombre. Les intérêts privés, les considérations marchandes, les tractations opaques et la défense acharnée des brevets instaurent une intolérable pénurie mondiale de vaccins. Cette privation est injuste pour les uns et dangereuse pour tous.
La santé est un bien commun, le droit de chacun et un devoir impérieux des gouvernants. Devant l’urgence et l’étendue de cette pandémie, toutes les forces industrielles de la planète, publiques ou privées, doivent être mobilisées, voire même réquisitionnées, comme le demandent certains d’entre nous, pour procurer à l’humanité tous les moyens thérapeutiques dont elle a urgemment besoin. Pire encore, depuis octobre 2020, les représentants de la France et de l’Union européenne ne cessent de s’opposer à la demande d’une centaine de pays, présentée à l’Organisation Mondiale du Commerce, visant à libérer les licences des vaccins.
Rien ne justifie que les vaccins ne soient pas effectivement accessibles à tous et toutes , d’autant plus que la recherche et les financements publics ont largement contribué à leur fabrication. Les vaccins anti-Covid-19 sont de fait un bien commun.
Nous vous invitons à un webinaire, qui aura lieu le 7 avril, la journée mondiale de la santé.
Lever les brevets sur les vaccins anti-covid pour un accès universel immédiat et effectif de toute l’humanité
7 avril 2021, à 20h, sur zoom
Pour nous rejoindre, inscrivez-vous en cliquant ici
Intervenant-e-s :
- Fabienne Orsi, économiste, chercheuse à l’IRD, Laboratoire Population-Environnement-Développement (LPED)
- Jerome Martin de l’Observatoire de la transparence dans les politiques du médicament
- Laurent Ziegelmeyer, Sanofi, délégué du syndicat CGT
- Anna C. Zielinska, philosophe, Université de Lorraine & Sciences Po Paris
En présence de Nicolas Namur du Réseau Environnement Santé pour un focus sur la Plateforme Inter associative pour la Santé Environnementale (prévention des crises sanitaires).
La réunion est organisée par un collectif constitué en février 2021 autour de l’Appel de Paris https://appeldeparis2021.wordpress.com/ , avec un appui de la Ligue des Droits de l’Homme, en coopération avec le comité de campagne ICE France (http://noprofitonpandemic.eu/fr)
Les appels réunis dans l’Appel de Paris
- « Une centaine de scientifiques demandent à Macron de (vraiment) faire du vaccin “un bien public mondial“ » (JDD)
- Pétition “Brevets sur les vaccins anti-Covid, Stop. Réquisition !”,
- Tribune « Les vaccins contre le Covid-19 sont un bien commun, ils ne peuvent appartenir à personne » (Le Monde) de Carlos Parada
- « Les vaccins contre le SARS-CoV-2 doivent être considérés comme des biens publics mondiaux » (Le Monde) – appel des philosophes, juristes et politistes
Présentation détaillée des intervenant-e-s
Fabienne Orsi est économiste, chercheuse à l’Institut de Recherche pour le Développement. Ses recherches ont longtemps porté sur l’étude de l’évolution du droit de propriété intellectuelle dans le domaine de la santé et les conséquences de cette évolution sur l’accès aux médicaments notamment dans les pays en développement. Elle s’est attachée à mettre en lumière l’importance de cette évolution du droit de propriété intellectuelle dans les changements profonds du capitalisme contemporain de même que dans la redéfinition des rapports nord/sud en matière de commerce international et de santé publique. Dans cette perspective, elle a été amenée à travailler sur la constitution et la dynamique de marchés de médicaments, en particulier les marchés des antirétroviraux et des antipaludéens.
Depuis une dizaine d’années ses travaux se sont orientés vers le thème des « communs » et des « biens communs » pour la recherche d’alternatives au modèle propriétaire d’abord dans le domaine de la santé pour ensuite s’étendre à d’autres domaines la conduisant à réinvestir à l’aune des communs des notions aussi fondamentales que la propriété, l’Etat, la gouvernance, la démocratie. Ces dernières recherche l’ont conduite en Italie, notamment à Naples, ville où s’expérimente les beni comuni . Elle réinvestit en parallèle la problématique du service public hospitalier dont la crise du Covid 19 a plus que jamais révélé l’impérieuse nécessité de sa réinvention. Elle a co-dirigé le Dictionnaire des biens communs paru aux Presses Universitaires de France en 2017 (une deuxième édition est parue en 2020), elle a publié dans plusieurs ouvrages collectifs tel que « Vers une république des biens communs ? » (LLL, 2016) ainsi que dans de nombreuses revues scientifiques.
Jérôme Martin a été président de l’association Act Up-Paris dont il a été militant pendant 15 ans. Il y a notamment travaillé sur la question des prix des traitements contre le VIH et les hépatites virales, et l’accès aux soins dans les pays pauvres. Enseignant à Saint-Denis (93), engagé syndicalement, il milite aussi pour une laïcité apaisée et pour les droits des familles sans-papiers à un titre de séjour, un logement et des soins. Avec Pauline Londeix, il a fondé en juin 2019 l’Observatoire de la transparence dans les politiques du médicaments, pour veiller à la mise en place en France de la « Résolution sur la Transparence » votée à l’Assemblée mondiale de la santé en mai 2019. A ce jour, OTMeds ne reçoit aucun financement et fonctionne sur la base d’un travail bénévole ainsi que d’un large réseau national et international.
Laurent Ziegelmeyer, Sanofi, délégué du syndicat CGT – Je suis rentré chez Rhône Poulenc pour la première fois en 1990, puis ai intégré la recherche pharmaceutique du groupe en 1992. Je suis chimiste de formation, puis me suis orienté dans la qualité préclinique. Je suis représentant du personnel depuis le milieu des années 90, et suis aujourd’hui Délégué Syndical Central adjoint pour la CGT Sanofi Recherche et Développement. Pendant toutes ces années de mandats syndicaux, je n’ai jamais été permanent, j’ai toujours gardé une activité professionnelle. Par ailleurs, suite à mon implication dans plusieurs initiatives pour l’accès aux médicaments, j’ai participé à un livre avec pas mal de personnes d’horizons divers, « la santé mondiale, entre racket et bien public », sorti en 2004.
Anna C. Zielinska est maîtresse de conférences en philosophie morale, philosophie du droit et philosophie politique à l’Université de Lorraine et membre des Archives Henri Poincaré ; elle enseigne également à Sciences Po Paris – Campus franco-allemand de Nancy. Elle est aujourd’hui membre du conseil scientifique de la DILCRAH (Délégation Interministérielle à la Lutte Contre le Racisme, l’Antisémitisme et la Haine anti-LGBT), travaillant en même temps au sein de l’Association Européenne du Musée de l’Histoire des Juifs de Pologne « Polin ».Elle s’interesse à des normativités croisées entre l’éthique, les sciences, la politique et la philosophie. Elle a publié sur les enjeux politiques des choix se présentant comme scientifiques (notamment en cancérologie et en génétique), sur les liens et les conflits d’intérêt dans l’univers biomédical, l’anthropologie des attitudes vis a vis des vaccins, tout comme sur des questions plus générales liés à la philosophie morale et la philosophie du droit.